
Synopsis
En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d'extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l'icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense.

Cédric Kahn
Cédric Kahn entre dans le monde du cinéma par la voie du montage : à 21 ans, il travaille à ce poste comme stagiaire, auprès de Yann Dedet, sur le film de Maurice Pialat Sous le soleil de Satan. En 1989, il signe un premier court métrage en vidéo, Nadir, auquel succède un autre court, Les Dernières heures du millénaire, en 1990. La même année, il participe à l'écriture du scénario d'Outremer de Brigitte Roüan. Il co-écrira en 1993 un autre premier "film de femme", Les Gens normaux n'ont rien d'exceptionnel de Laurence Ferreira Barbosa.
Cédric Kahn tourne en 1993 son premier long métrage, Bar des rails, l'histoire d'amour entre un garçon de 16 ans et sa voisine, une jeune mère incarnée par Fabienne Babe. Si le public n'est pas au rendez-vous, la critique loue la fraîcheur et la justesse de ce premier opus, sélectionné à Venise. Comme plusieurs autres cinéastes prometteurs, il tourne ensuite un téléfilm dans le cadre de la série d'Arte Tous les garçons et les filles de leur âge. Intitulée Bonheur, cette chronique adolescente bénéficie d'une sortie en salles dans une version longue, sous le titre Trop de bonheur, avec à la clé le Prix Jean-Vigo 1994. Pour la chaîne franco-allemande, il réalise en 1996 Culpabilité zéro, fruit d'une collaboration avec les élèves du Théâtre National de Strasbourg.
Refusant l'étiquette de "cinéaste naturaliste" qu'on lui a rapidement collée, et fuyant la pose auteuriste, Cédric Kahn se lance alors dans une série d'adaptations qui témoignent d'un bel éclectisme. Il décroche en 1998 le Delluc pour L'Ennui, d'après Moravia, avec Charles Berling en prof de philo obsédé par Sophie Guillemin. Dans Roberto Succo, inspiré du livre-enquête d'une journaliste et présenté en compétition à Cannes en 2001, il retrace le parcours du tueur en série italien. Le réalisateur s'oriente plus franchement vers le thriller avec Feux rouges (2004), adaptation d'un roman poisseux de Simenon. On retrouve le goût du cinéaste pour les personnages qui perdent pied dans cette œuvre sélectionnée à Berlin, et qui offre à Jean-Pierre Darroussin l'occasion de livrer une de ses plus belles prestations.
Avec L'Avion (2005), Cédric Kahn surprend encore en portant à l'écran une bande dessinée, et en s'aventurant dans un territoire peu exploré par le cinéma d'auteur : le conte pour enfants. En 2009, il revient à un cinéma "adulte" avec le vibrant Les Regrets (son premier scénario original depuis plus de dix ans), l'histoire de la résurrection d'une passion amoureuse, avec Yvan Attal et Valeria Bruni Tedeschi dans les rôles centraux. Deux ans plus tard, il reste dans le registre dramatique en écrivant (avec Catherine Paillé) et réalisant Une vie meilleure, au casting assuré par un jeune couple glamour, Guillaume Canet et Leïla Bekhti, en proie à de graves problèmes d'endettement.
Après la vie meilleure, place à la Vie sauvage : en 2014, le réalisateur exile Matthieu Kassovitz dans le sud de la France, dans un drame portant sur la cavale d'un père de famille prêt à tout pour ses enfants, même à les priver de leur mère. Le cinéaste retrouve ensuite la ferveur naturaliste de ses débuts avec La Prière, où il suit la reconstruction d'un jeune toxicomane, révélant au passage le talent d'Anthony Bajon, récompensé par l'Ours d'Argent du Meilleur acteur à la Berlinale 2018. L'année suivante, il réunit Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot et Vincent Macaigne pour une Fête de famille névrotique, dans laquelle il s'offre un rôle.
En 2023, il ouvre la Quinzaine des Cinéastes avec Le Procès Goldman, consacré au second procès du militant d’extrême gauche Pierre Goldman, jugé pour braquage et meurtre. Ce huis clos intense, porté par la prestation habitée d'Arieh Worthalter, emballe la critique.
En parallèle à sa carrière de cinéaste, Cédric Kahn est aussi acteur, débutant devant la caméra de Xavier Beauvois dans N'oublie pas que tu vas mourir, et poursuivant devant celles d'Elie Wajeman (Les Anarchistes), Joachim Lafosse (L'économie du couple), Pawel Pawlikowski (Cold War), ou encore Cédric Jimenez (Novembre).

Fiction
Drame social et juridique
France
Langue française
sous-titres anglais disponibles
116 minutes
Couleurs
Format : 1:85
Son : 5.1
Copies : DCP, Fichier numérique
Sortie en salle:
3 novembre 2024

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Scénario : Cédric Kahn et Nathalie Hertzberg
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Photographie : Patrick Ghiringhelli
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Son : Elisha Albert, Thomas
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François et Erwan Kerzanet
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Montage : Yann Dedet
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Production : Benjamin Elalouf
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Société de production : Moonshaker, en association avec les SOFICA Cinémage 17, Indéfilms 11, SG Image 2021
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Société de distribution : Ad Vitam Distribution (France)
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ACTEURS
ACTEURS
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Arieh Worthalter : Pierre Goldman
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Arthur Harari : maître Georges Kiejman
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Stéphan Guérin-Tillié : le président
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Nicolas Briançon : maître Henri-René Garaud, l'un des avocats des victimes
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Aurélien Chaussade : l'avocat général
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Christian Mazucchini : maître Bartoli, un des trois avocats de Goldman
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Jeremy Lewin : maître Chouraqui
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Jerzy Radziwiłowicz : Alter Goldman, père de Pierre Goldman
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Chloé Lecerf : Christiane Succab-Goldman, future épouse de Pierre Goldman et mère de son fils
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Laetitia Masson : la psychiatre
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Didier Borga : commissaire Jobard
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Arthur Verret : Monsieur Aubert, veuf de la pharmacienne
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Priscilla Lopes : Mme Carrel
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Paul Jeanson : l'agent Quinet
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François Favrat : commissaire Leclerc
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Maxime Tshibangu : Joël Lautric, l'un des amis chez qui était Goldman le soir du crime[9]
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Prescillia Martin : mademoiselle Lecoq
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Romain Parent : inspecteur Goussard
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Lucas Olmedo : Oswaldo Baretto
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Ulysse Dutilloy-Liégeois : Jean-Jacques Goldman (non crédité)
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Christophe Haquette : juré
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Lumières 2024 : Meilleur acteur pour Arieh Worthalter
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Magritte 2024 : Meilleur acteur pour Arieh Worthalter
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Meilleure mise en scène pour Cédric Kahn
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Meilleur scénario pour Nathalie Hertzberg et Cédric Kahn
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Révélation masculine pour Arthur Harari